

Le second Menuet assume sa fonction de divertissement en rupture totale
avec le caractère du mouvement précédent. Le second trio, en particulier,
prend la forme très traditionnelle et très enlevée d’un Ländler, dont la rusticité
dansante contraste d’autant mieux avec la noblesse élégiaque de l’Adagio. La
Romance, avec ses trois épisodes vif, lent et vif, se rapproche du modèle de
la sérénade ; le terme de Romance évoque en même temps les chansons de
salon et les histoires amoureuses semi-comiques et semi-tragiques que l’on
affectionnait à cette époque. L’histoire qui est racontée ici reste à imaginer.
Le Thème et variations qui suit exploite de façon encore plus systématique
et plus dense à l’échelle du mouvement la logique contrastante de l’œuvre en
général : il contient à son tour sept petit mouvements, qui transforment le
thème initial en autant de métamorphoses inattendues. Parmi celles-ci, le
mouvement lent (Variation V) se distingue par le très lyrique et mélancolique
solo de hautbois qui évoque le
Quintette KV 581
. Le Finale conclut l’œuvre
de façon très brillante, comme il se doit, dans l’esprit des turqueries de
l’
Enlèvement au Sérail
.
Les dimensions exceptionnelles de la
Gran Partita
tout comme la variété et la
qualité de sa composition ne pouvaient manquer d’étonner les contemporains.
Un seul témoignage nous reste quant à l’Académie de Stadler. L’auditeur, du
nom Johann Friedrich Schink, a ses mots conclusifs :
«
J’ai entendu aujourd’hui une musique pour instruments à vent de
M. Mozart en quatre mouvements : magnifique et grandiose ! Elle
était composée de treize instruments (...) et un maître se trouvait
assis derrière chacun d’eux... Oh, cela eut un tel effet... magnifique et
grandiose, parfait et sublime !
»
GRAN PARTITA KV361 27