

Les instrumentsanciens sontparfaitement
adaptés pour jouer la musique de Mozart,
quoique le compositeur cherche aussi à
aller au bout de leurs possibilités. Il en
résulte encore aujourd’hui une forme de
défi qui rend précisément toute exécution
intéressante.
Lesinstrumentsd’époquedemandentauxinterprètesuneétudeparticulière,
mais il est étonnant aussi de constater qu’ils apportent, en contrepartie,
une évidence dans l’interprétation, qui fait plus que légitimer leur usage. Ils
semblent parler d’eux- mêmes et imposer une « interprétation naturelle ».
La limite des instruments qui ne modulent pas est compensée, par exemple,
dans le domaine de l’intonation, par une autre forme de pureté et de précision :
les instruments sont susceptibles de jouer suivant le « tempérament
naturel » en produisant des intervalles justes, comme les intervalles
chantés, en distinguant ainsi entre les dièses et les bémols, au contraire des
instruments modernes, qui prennent modèle sur le tempérament du piano.