

MOZART_QUATUOR TALICH
16
À nouveau, le
11
e
quatuor en mi bémol majeur K.171
commence par une courte
introductionadagio très proche du 14
e
quatuor deBeethoven. Il s'enchaîne sur un
allegro assai très symphonique, puis sur la reprise de l'adagio initial. Lemenuetto
donne successivement le chant aux quatre instruments. L'andante en domineur
avec sourdine est rempli d'ombres et demystères. L’œuvre s'achève par un allegro
juvénile.
Comme souvent chez Mozart, une même œuvre
juxtapose les climats les plus différents.
L'affirmation de quatre accords décidés ouvre le
12
e
quatuor en si bémol majeur K.172
par un allegro spiritoso dans un ciel sans nuages. Le thème de l'adagio, comme
dans le tout premier quatuor K.80, évoque lePorgi amor des
Noces de Figaro
.Une
langueur, un romantisme, une « déchirure d'amour » pathétique. Un menuetto
balaye ces langueurs avec des rythmes décidés, tandis que l'allegro assai, d'une
invention confondante, retrouve la joie de vivre insouciante de la jeunesse.
La tonalité de ré mineur du
13
e
quatuor K.173
, dernier des quatuors « Viennois »,
est la préférée de Mozart pour témoigner de son angoisse. Il débute par un
allegro ma molto moderato d'une construction magistrale et d'une longueur
exceptionnelle pour ces quatuors de jeunesse. L'andante grazioso est lui aussi
empreint d'une gravité, d'une tristesse proche du premier des quatuors « dédiés à
Haydn », composé neuf ans plus tard. Le menuetto, malgré son rythme affirmé,
reste nostalgique, tandis que la fugue de l'allegro final achève l'œuvre dans un
climat aussi pessimiste qu'inquiet.