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MOZART_QUATUOR TALICH

18

Le

15

e

quatuor en ré mineur K.421

débute sans aucune introduction. L'allegro

moderato plonge l’auditeur dans l'inquiétude, au travers d'une écriture « légère »

dontMozar

talesecret:unclimatdefièvre,

derésignationdevantlemalheur,aux

sourires forcés, nimbés de larmes. L'apaisement de l'andante permet de chanter

avec tristesse et atteint le pathétique de l'épisode central. Le menuet se dégage

de la morbidité : c'est un élégant divertissement, d'une difficulté diabolique de

virtuosité. Le finale, malgré son charme apparent, est un aboutissement des

deux premiersmouvements : une vague convalescence après le découragement

tragique. Mais, selon le schéma cher à Béla Bartók, le mouvement et la danse

masquent la crise. Les notes répétées incessantes donnent l'illusion d'une

capacité à surmonter la crise.

Quelle ressemblance avec l'écriture des derniers

quatuors de Beethoven, quarante ans plus tard, comme

si le génie n'avait qu'un seul langage !

Le premier thème de l'allegro initial du

16

e

quatuor en mi bémol majeur K.428

est

mystérieux et méditatif. Il est suivi d'un second dynamique et enjoué, puis

le climat s'enfièvre sur un rythme violent. L'andante apporte un climat de

méditation d'une poignante densité dont Mozart a le secret : on balance sans

cesse entre angoisse et résignation. Le thème du menuet exprime la volonté de

réagir, préfigurant les quatuors de Bartók, où l'angoisse se veut balayée par le

rythme. Mais la plainte du trio est l'aveu de cette détresse… Le finale débute par

un triple appel de thèmes enjoués et dansants. Une fausse conclusion - comme

chez Bartók à nouveau - conclue sur la résolutionde la crise et la volonté de vivre.