

MOZART_QUATUOR TALICH
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des derniers quatuors de Beethoven : des dessins qui descendent ou remontent
de l'aigu du premier violon à l'extrême grave du violoncelle avec, parfois, des
unissons à l'octave, à la tierce, qui associent ainsi de manière rarissime un plaisir
imprévu à l'audition. Le très court allegro final est d'une éblouissante virtuosité.
Il comporte une partie « orchestrale » fort rare chez Mozart et possède un
caractère dynamique prodigieux.
Le
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e
quatuor en fa majeur K.590
fut écrit en juin 1790, juste avant le sublime
Quintette avec clarinette
, l'
Ave Verum
,
La Clémence de Titus
,
La Flûte Enchantée
et le
Requiem
.
L'allegro initial fait la part belle au violoncelle : c’est un véritable concerto.
L'allegretto est quasiment insoutenable dans sa désespérance : un thème
haletant, sombre, dont les volutes du violon dessinent comme un maladroit
soutien. C'est un cri désespéré proche de la
40
e
Symphonie
. Le menuet, bon
enfant, semble inspiré par un Landler autrichien (valse bavaroise à trois
temps), devenant de plus en plus violent et révolté au fur et à mesure de ses
développements. La volubilité vertigineuse de l'allegro final est stupéfiante.
C'est une superposition magistrale des thèmes, un équilibre instrumental, des
changements de tonalité, des sauts, des trilles : l'invention dans sa plénitude,
un tourbillon de musique qui tend la main, un siècle et demi plus tard, au final
du quatrième quatuor de Béla Bartók !
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