

INTÉGRALE DES QUATUORS À CORDES 15
Six mois plus tard, revenu à Vienne, Mozart écrira
un nouveau cycle : Les 6 Quatuors « Viennois », six
œuvres bien plus ambitieuses, en quatre mouvements,
comme son maître Haydn, au lieu de trois. Il s'essaiera
même aux fugues et travaillera son matériau selon les
canons des thèmes successifs qui doivent reparaître en
conclusion.
Le charme et la paix du
8
e
quatuor en fa majeur K.168
sont sans doute amplifiés
par sa tonalité. Ce sera l'une des rares fois où Mozart note précisément l'emploi
de la sourdine dans l'andante. À nouveau, le menuetto exprime une joie simple
et paisible, tandis que l'allegro final est une véritable fugue d'un caractère
bondissant.
Lemolto allegro du
9
e
quatuor en la majeur K.169
débute, comme le quatuor K.160,
par les premières notes d'un des Divertimenti. L'atmosphère détendue révèle
une grande maîtrise d'écriture. L'andante est un thème nostalgique et lyrique
soutenu par des basses obstinées, s'estompant vers des appels et réponses des
instruments par deux. Unmenuetto primesautier laisse place à un court allegro
en forme de rondeau.
Très curieusement, le
10
e
quatuor en do majeur K.170
débute par un andante à
variations d'une gravité étonnante pour une jeune homme de dix sept ans.
Suit un menuetto enjoué puis un poco adagio tendre comme une berceuse
chuchotéeàunenfant : unpur joyauméconnu ! L'allegroenjouéet décidé conclut
ce quatuor dans la bonne humeur.