

INTÉGRALE DES QUATUORS À CORDES 21
En juin 1789, Mozart revient de Berlin à Vienne et
trouve la commande de six quatuors à cordes du roi
de Prusse Frédéric Guillaume II. Seulement trois
virent le jour, sous le nom de «Quatuors Prussiens».
Le commanditaire étant un excellent violoncelliste, la
partie de cet instrument est spécialement développée
pour l’honorer.
Le
21
e
quatuor en ré majeur K.575
a la particularité de comporter trois allegrettos
sur ses quatre mouvements. Le premier est fort révélateur de la crise profonde
de créativité que traverse Mozart : plus de jaillissement des thèmes mais un
étonnantmétier, rompu à sa faculté d'écrire de lamusique de commande, tandis
que l'andante s'épanouit dans ce stylegalant qui plait tant à laCour. Lemenuetto
nous fait retrouver le Mozart poignant des six quatuors « dédiés à Haydn » : la
tonalitéest bousculéedans les reprises : c'est une véritable révoltede l'écriturequi
préfigure les audaces titanesques des deniers quatuors de Beethoven. Le thème
du derniermouvement est énoncé par le violoncelle dans sa tessiture aigue pour
être ensuite développé demanièremagistrale.
Le
22
e
quatuor en si bémol majeur K.589
est écrit pendant la composition de
Cosí fan tutte
. Il débute par un allegro rigoureux dans son énoncé comme dans
son développement, révélant une assimilation prodigieuse de l'écriture. Le
larghetto fait la part belle au violoncelle - en hommage au dédicataire - avec de
magistraux développements. Le menuetto possède une écriture visuelle proche