

MOZART_QUATUOR TALICH
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L'allegro du
4
e
quatuor en do majeur K.157
module le plus souvent en mineur. La
tristessede l'adagioapporteunclimat italienqui résonnera–et résonneencore –
dans la Scala avec Verdi et Puccini ! Le rondo final semble issu d'un opéra bouffe :
c'est l'éblouissement de la construction, la jubilation qu'apporte cette forme
musicale d'élection : une solidité, une équilibre, des proportions idéales.
C'est une question que pose l'introduction du
5
e
quatuor en fa majeur K.158
: deux
thèmes se répondent avec des couleurs très différentes. Mozart bouscule
les canons, change de rythme, de tonalité et laisse son imagination battre
la campagne. L'andante débute comme une fugue ; c'est en fait un canon au
développement inattendu. Le menuet est plus classique avec un trio plein de
charme et de fraîcheur.
L'avant-dernier des quatuors « Milanais », le
6
e
K.159 en si bémol majeur
, est sans
doute le plus original. Le thème altier de l'andante initial semble écrit par un
homme dans la plénitude de l'âge : un équilibre souverain proche du climat des
dernières symphonies. L'allegro, comme celui de la 40
e
Symphonie, est un pur
chef d'œuvre : découpage, modulations, chromatisme, écrit par un adolescent
de seize ans ! L'allegro grazioso, en forme de rondo, rappelle la forme française de
la gavotte avec des couplets aux couleurs sombres et fiévreuses.
Les neuf premières notes de l'allegrodu 7
e
quatuor en
mi bémol majeur K.160
sont les
mêmesque cellesduDivertimenti K.136 : un thème insouciant et léger.Mozart fait-
il allusion à son prochain retour en Autriche ? Par contre, l'adagio est empreint de
tristesse et de nostalgie. Le finale est quasiment martelé, volontaire comme dans
unemarche.Lesinstrumentsserépondentdeuxpasdeux.C'estleretouraubercail!