

12 JS. BACH_SIX SONATES POUR VIOLON ET PIANO BWV1014-1019
Comment avez-vous abordé la question du choix de l’instrument ?
N.D. :
Pourmoi, ce n’est ni un problème ni même une question que jeme suis posée.
L’interprète joue pour les auditeurs de son époque. Il y a, d’un côté,mon Stradivarius
de 1713 et, de l’autre, un Steinway & Sons D moderne. Cet enregistrement est tout
sauf un enregistrement « historique ». Nous jouons une musique « intemporelle ».
Le reste est secondaire.
J.P. :
L’une des caractéristiques de la musique de Bach est qu’elle s’adapte à
pratiquement n’importe quel instrument. Bach, lui-même, « recyclait » ses propres
pièces sans que cela paraisse inapproprié. De fait, jouer sur un pianomoderne n’est
pas un problème. J’aime explorer les couleurs et les nuances d’un tel instrument, les
limites étant celles, évidemment, du bon goût. Cependant, en raison de la nature
polyphonique de cette musique, on peut « oublier » les innovations postérieures du
piano, comme la pédale de sourdine. Par ailleurs, le clavecin offre une grande clarté
rythmique et il faut, pour l’obtenir au piano, réaliser un certain effort. Pourma part,
j’essaie d’éviter d’importants changements de dynamiques, ce qui est une légère
concession stylistique au jeu du clavecin. Cela n’empêche pas un jeu contrasté qui
permet de mieux articuler le toucher.