

8 JS. BACH_SIX SONATES POUR VIOLON ET PIANO BWV1014-1019
N’est-on pas intimidé devant une telle œuvre, que l’on dit parfois si
complexe ?
N.D. :
La musique de Bach ? Complexe ? Je ne l’ai jamais pensé. En tant que
violoniste, je peux vous parler de la complexité réelle et importante de la
Première
Sonate pour violon et piano
de Béla Bartók, du
Pierrot Lunaire
ou de la
Fantaisie pour
violon avec accompagnement
de piano de Schoenberg, de l’
Octuor
d’Enesco…
Percevez-vous des différences d’écriture chez Bach, lorsqu’il compose
pour le clavier seul ou bien en musique de chambre ?
J.P. :
Il n’y a pas de différences fondamentales. Pour autant, certains mouvements
visent clairement à des effets orchestraux dans la partie du clavecin comme dans
l’ouverture du
Lamento
de la
Première Sonate
ou bien dans le premier mouvement de
la
Troisième
. Dans ces pages, je qualifierais l’écriture du clavier « d’avant-gardiste » et
j’imagine que cela pose de nombreuses questions au clavecin.