

NICOLAS DAUTRICOURT & JUHO POHJONEN 7
Comment aborde-t-on l’œuvre de Bach devant les micros ?
NicolasDautricourt :
PourenregistrerlamusiquedeBach,ilmesemblenécessaire
d’être parvenu à une certaine synthèse stylistique. Le langage classique soulève,
en effet, nombre de questions et se heurte à des courants d’interprétations fort
divers. Il faut avoir suffisamment confiance en soi et, à un moment donné, se dire
que l’on est prêt. C’est pour cela que nous avons pris beaucoup de plaisir à réaliser
cet enregistrement. Dans ce répertoire –mais n’est-ce pas le cas de presque tous les
répertoires ? - on ne peut pas tricher. La musique de Bach est“nue” et elle demeure,
pour moi, un mystère.
Pour cet enregistrement, je ne m’en suis remis qu’à des choses simples: l’amour
inconditionnel que je porte à cette musique, mais aussi l’assurance de ne pas
tomber dans le mauvais goût et que j’utiliserais, de la meilleure manière possible,
les techniques modernes que j’ai apprises. Bref, rester humble, et tenter de révéler
l’œuvre sans vouloir la dominer. Cela passe par une appropriation du texte et la
recherche de notre propre narration. En somme, aller au-delà des barres de
mesure !
Juho Pohjonen :
Bach tient une place très particulière dans mon répertoire. J’ai
étudié et joué sa musique durant toute ma carrière. Comprendre Bach est l’une
des clés pour aborder tout autre compositeur car son legs musical a irrigué tous les
musiciens qui l’ont suivi.