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MICHEL BOUVARD & FRANÇOIS ESPINASSE
La Sonatina de l’
Actus Tragicus
BWV 106 témoigne pour sa part d’une atmosphère
beaucoup plus sombre, empreinte d’une sérénité funèbre qui trouve dans les
sonorités graves et flûtées de l’orgue la transposition fidèle de la rudimentaire
nomenclature d’origine limitée à deux flûtes à bec, deux violes de gambe et
continuo, constituant trois plans sonores identifiés.
Toutes ces références au monde des cantates et leur exploration à l’orgue
rapprochent beaucoup l’entreprise d’André Isoir de celle de Bach lui-même,
en particulier à travers ses chorals-transcriptions dits
Schübler
, du nom de son
commanditaire et éditeur. C’est à la fin de sa vie à Leipzig que le cantor cherche
pour l’occasion à transposer à l’orgue des chorals déjà traités dans des cantates,
notamment dans le genre du trio et avec le souci de distinguer clairement le thème
du cantique à travers le cantus firmus.