

12 BACH / ISOIR_TRANSCRIPTIONS
La mélancolique sicilienne issue de la cantate 169 établit pour sa part un lien
avec le domaine concertant. Le second mouvement du concerto pour clavecin
et orchestre en mi majeur BWV 1053, lui-même transcrit d’un concerto de soliste
perdu, est repris par Bach pour l’air d’alto, « Stirb in mir », de cette cantate pour le
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ème
dimanche après la Trinité. Sa configuration avec
organo obbligato
invite Isoir à
concentrer son adaptation sur le matériau instrumental de cette page, en forme
de retour à la source. On ne trouve ici en effet aucune trace de la ligne vocale de la
cantate, mais bien le déploiement intégral de la main droite de l’orgue concertant,
entouré de tout son appareil d’accompagnement.
Tel n’est pas le cas, dans un contexte différent, de l’air de ténor « Jesus Christus,
Gottes Sohn »
de la cantate
Christ lag in Todesbanden
BWV 4. L’orgue y affirme en
taille l’allégresse pascale jusqu’à la brutale rupture du silence précédant le court
adagio qui marque la défaite de la mort. La reprise de l’alacrité initiale animée par
la partie des deux violons à l’unisson, selon la technique italienne du concerto,
s’appuie, comme au fil complet de l’air, sur une formule obstinée de continuo.