

10 BACH / ISOIR_TRANSCRIPTIONS
Le genre du trio, « a 2 clav. e Ped » selon la formule si fréquemment usitée chez lui,
trouve dans ce programme plusieurs autres exploitations. En retenant le
Quoniam
de la messe luthérienne en Fa majeur BWV 233, Isoir sollicite d’emblée une écriture
propice à la transposition directe dans ce registre : les trois lignes originales du
violon solo, de la voix d’alto et de la basse du continuo trouvent aux claviers et au
pédalier une restitution d’une parfaite clarté.
L’univers des cantates réserve aussi au transcripteur plusieurs opportunités dans ce
domaine, indépendamment des autres sources d’inspiration qu’il lui suggère. Ainsi
de l’Aria « Mein gläubiges Herze » de la cantate BWV 68, qui offre respectivement
à la main droite, à la main gauche et à la pédale, les trois voix de soprano, de
violoncelle piccolo
obbligato
et de basse continue puis, dans la seconde partie,
celles de hautbois, de violon et de basse.
Il en va de même de l’Aria « Wenn die Frühlingslüfte streichen »
de la cantate
BWV 202, pour violon solo, soprano et basse. André Isoir y dépasse encore une
fois très largement le travail d’adaptateur en complétant le texte d’origine, non
pour chercher un vain
enrichissement
, mais bien pour atteindre à une nouvelle et
authentique page d’orgue en trio.