

GARY HOFFMAN 9
Quand avez-vous entendu pour la première fois les Sonates de Brahms ?
Gary Hoffman
: Tout jeune, enfant, vers neuf-dix ans. Je suis né dans une famille
de musiciens, ma tante était violoncelliste mais à cette époque elle jouait dans un
orchestre à Chicago. Je ne les ai pas entendues d’abord par elle, mais plutôt à la
radio ou peut-être en écoutant un disque. Mais avant d’entendre ces
Sonates
, je
connaissais déjà bien d’autres œuvres pour le violoncelle. Pourtant lorsque je les
ai découvertes, elles m’ont immédiatement parlé. J’ai ressenti une profondeur,
comme si un lien naturel me rattachait à cette musique. En plus, j’avais déjà une
certaine habitude de la musique de Brahms. Mon père dirigeait les Symphonies,
ma mère qui était violoniste jouait les Sonates et le Concerto. Ce répertoire était
déjà très présent, j’en avais déjà acquis la syntaxe d’autant que mon frère ainé, qui
est pianiste, jouait souvent des œuvres de Brahms à lamaison. Et puis plus tard, en
famille, on a commencé à interpréter les trios, les quatuors, les quintettes. Cela a
formé mon gout musical et a créé tout un ensemble de liens entre ma personnalité
et sa musique. Brahms était dans mon paysage.