

10 BRAHMS_ LES DEUX SONATES POUR PIANO ET VIOLONCELLE
Avec qui les avez-vous travaillées ?
Tout d’abord avec mon professeur à Chicago, nous avions commencé par la Sonate
en mi. Puis toute la famille a déménagé en Floride et à cette époque-là, il n’y avait
pas de professeur de violoncelle assez aguerri dans cette partie de l’État. Donc entre
quinze et dix-sept ans j’ai travaillé mon instrument en solitaire.
Brahms était-il à votre programme à cette époque ?
Oh, tout était au programme… À force de travailler seul, je me suis intéressé à
quantité de musiques, j’étais libre de choisir. Ensuite, je suis parti à Bloomington
et durant cinq années j’ai étudié avec János Starker ; bien entendu les Sonates de
Brahms figuraient au programme. Mais ce que l’on apprend avec son professeur est
unechose,lafréquentationdesœuvresaulongdelavieenestuneautre,cequevous
apportent les partenaires avec lesquels vous les interprétez encore autre chose.
J’ai beaucoup joué ces deux œuvres avec un pianiste qui m’était particulièrement
cher, qui nous a quittés en octobre 2000, David Golub, j’ai beaucoup appris de lui.
À la fin, vous ne savez plus d’où vous vient telle idée, telle impulsion. De vous, de
votre partenaire ? C’est simplement la musique qui se fait en la jouant, tout cela
est déterminé par un ensemble d’expériences que le temps a stratifié, l’origine de
tout cela devient flou. L’important est que tout détermine une conviction quant à
l’interprétation de l’œuvre.