

26 BRAHMS_INTÉGRALE DE L’ŒUVRE POUR PIANO
En cela, cet opus 24 s’oppose rigoureusement à l’opus
35, qui n’exploite pas le thème du
24
ème
Caprice op. 1
de Paganini par hasard. Il s’agit là du seul opus de
toute l’œuvre à être délibérément axé sur la virtuosité,
comme si Brahms cherchait à épuiser littéralement les
ressources du clavier. Clara déclare cette fois qu’il s’agit
de
variations de sorciers
– et Geoffroy Couteau qu’
on y
découvre que Brahms avait en fait quatre mains… mais
par delà leur virtuosité, à travers ellemême, il livre toutes
les clés de son langage
et ouvre par là le chemin pour les
interpréter. Ces Études pour piano, telles que Brahms les
avait initialement intitulées, si techniques soient-elles,
ne le cèdent en rien à l’expressivité en effet, et loin de
Liszt, armées de la grande tradition héritée de Bach et
de Beethoven, leur foudroyante mécanique se soumet
toujours aux principes mis en avant par Brahms dès
ses premières variations, pour constituer des tableaux
extraordinairement variés et infiniment poétiques.