

30 BRAHMS_L'ŒUVRE POUR PIANO SEUL
Si l’œuvre dans son ensemble ne se soumet pas à une classification
rigoureuse, avec des charnières aussi claires que chez Beethoven par
exemple, l’œuvre pour piano, elle, se dessine plus précisément : après la
jeunesse (qui englobe les œuvres allant du
Scherzo
aux
Ballades
– « jeunesse »
qui n’est due qu’à l’âge de Brahms à l’époque, et non à une immaturité de
l’écriture comme on l’a vu), puis la période technique (couvrant l’ensemble
des grandes variations), les derniers opus, sur deux époques séparées
mais chacune très resserrée, constituent la dernière période, de nature
contemplative quant à elle : trente pièces qui n’appartiennent plus aux
formes classiques de la sonate ou de la variation, utilisées jusque-là (
Ballades
mises à part) mais qui s’apparentent davantage au genre romantique.
Une dizaine d’années après la publication des
Danses hongroises
(et la
création de ses deux premières symphonies), l’été 1878, qui est aussi l’été
du
Concerto pour violon
, un été à l’âme rude et tendre, si caractéristique de
Brahms, le compositeur renoue avec son instrument.