

Ce principe déjà appliqué à l’opus 9 (où il procède même à un renversement
entre le thème de la basse et la mélodie à l’aigu) se vérifie davantage encore
dans le deuxième groupe de
Variations
qu’est l’opus 21. Constitué de deux
cahiers, inversés dans leur numérotation par rapport à la chronologie de
leur composition là encore, cet opus est sans doute l’un des moins connus
du grand public.
Les
Variations sur un thème hongrois
sont ébauchées dès 1853 et finalisées
en 1856, sur un thème choisi avec sûreté pour son potentiel rythmique (un
thème que Brahms doit sans doute au violoniste hongrois Eduard Reményi
réfugié à Hambourg et qui le présente à Joachim).
Les
Variations sur un thème original
, quant à elles, sont surnommées par
Brahms «
mes variations philosophiques
» et manifestent un nouveau souci
d’analyse, qui les dépouille de toutes les séductions romantiques d’usage.
La
difficulté consiste à domestiquer l’imagination
, écrit encore Brahms qui aspire
à soumettre sa « folle du logis » à la beauté rigoureuse du classicisme. Ces
Variations
, dont la date exacte de composition reste incertaine (on les sait
achevées à l’été 1857), constituent en tous cas la première ébauche de cette
synthèse entre classicisme et romantisme que le compositeur parviendra
seul à réaliser avec les années.
24 BRAHMS_L'ŒUVRE POUR PIANO SEUL