

INTÉGRALE DES QUATUORS À CORDES 15
Les deux premiers quatuors à cordes de Mendelssohn,
opus 12 et 13, se signalent donc, au-delà de leurs
différences, par un certain nombre de traits communs :
de nombreuses références, et même des citations, à
Beethoven ; un respect global de la forme sonate avec
des aménagements, singulièrement par des éléments
de forme cyclique ; un recours aux formes d’écriture
contrapuntique empruntées à Bach et filtrées parHaydn,
Mozart et surtout Beethoven ; un discours mélodique et
harmonique très expressif ; enfin un renouvellement,
tout en grâce et en légèreté, du scherzo beethovénien,
respectivement sous la forme d’une Canzonetta et
d’un Intermezzo. Cette métamorphose de l’energia
beethovénienne en poésie (magnifiée par des couleurs
orchestrales inouïes dans l’Ouverture du
Songe d’une
nuit d’été
) constitue sans doute l’apport le plus essentiel
de Mendelssohn à la musique, non seulement celle
de son temps, mais à celle d’aujourd’hui : il est temps
de redécouvrir les nuances subtiles de la musique de
Mendelssohn et de lui redonner la place qu’elle mérite.