

INTEGRALE DES QUINTETTES À CORDES 13
Il faudrait aussi citer la merveilleuse série de Concertos pour piano composés
à Vienne, tous d’une poésie, d’un charme, d’une multiplicité d’affects qui
renvoient dans les limbes tout ce qui avait été composé auparavant en la
matière. Sans oublier les opéras : à 16 ans déjà, Mozart dote
Lucio Silla
d’une
musique d’une originalité et d’une maturité que seul le grand Gluck pouvait
égaler.
Mozart, dans les années 1780, offre à un monde ébahi
et incapable de les apprécier, des chefs-d’œuvre dont
on n’a jamais épuisé les facettes, les non-dits, les
introspections.
De
Figaro
à
Cosi
, Wolfgang Amadeus nous apprend que la musique, que
l’orchestre, qu’une flûte ou qu’une clarinette peut nous en dire autant sur la
psychologie d’un protagoniste que les paroles qu’il chante.
Voilà peut-être le secret de Mozart : tout son œuvre
instrumental n’est qu’un défilé de personnages
symboliques ou métaphoriques dont les inflexions d’un
piano, le trille d’un violon, la complainte d’un hautbois
expriment la vérité d’un sentiment, une approche
psychologique comme le fait un air d’opéra. Voilà sans
doute ce que Strauss voulait dire avec son Mozart qui ne
cesse de chanter.