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S
hani
DILUKA
Musicienne parmi les plus attachantes de la jeune génération, née à Monaco
de parents originaires de Sri Lanka, Shani Diluka jette à elle seule un pont entre
l’Orient et l’Occident.
Elle est encore à l’école maternelle quand des tests mélodiques et rythmiques
détectent son talent musical naturel. Elle bénéficie alors d’un programme spécial,
mis sur pied par la Princesse Grace. Plus tard, à l’âge de douze ans, on lui propose
d’intégrer la prestigieuse Julliard School de New York, mais elle refuse cette offre
exceptionnelle. C’est que Shani Diluka ne veut pas se consacrer uniquement au
piano.Êtreréceptifàd’autresdisciplines–elle litvolontiersdesphilosophescomme
Nietzsche - reste essentiel à ses yeux. Elle passe donc sonbaccalauréat et intègre le
Conservatoire de Paris. Par la suite, les rencontres avec de grandes personnalités,
comme Leon Fleisher, Murray Perahia, Menahem Pressler ou Maria João Pires
enrichissent sa vision de la musique. Sa carrière prend rapidement son envol. Son
ouverture d’esprit, sa curiosité, l’amènent à se confronter aux répertoires les plus
variés, des classiques (Beethoven), aux créateurs vivants (Kurtág, Mantovani).
Son souci de la transmission et son sens du partage l’incitent à donner des
concerts à destination du jeune public et à s’impliquer dans de nombreuses
actions pédagogiques : elle n’oublie jamais la chance qu’elle a eue, étant enfant.
Elle est une des très rares artistes à avoir été autorisée à enregistrer un disque sur
le propre piano du compositeur norvégien Edvard Grieg. Son parcours prend des
détours secrets et se nourrit de collaborations avec Natalie Dessay, Valentin Erben
du Quatuor Alban Berg, ou encore Sophie Marceau, Gérard Depardieu. Pianiste
atypique, imprégnée de spiritualité orientale, elle relativise son succès, qu’elle
met sur le compte de la destinée. Cette modestie lui confère paradoxalement une
grande force. De là, peut-être, le magnétisme, l’aura un peu magique qui émane
d’elle sur scène.