

FLORIAN NOACK 15
Dans votre souci de creuser au mieux votre approche des folklores, vous
avez même repris la
Tarentelle
de l’Italien Martucci…
Dès le début de la conception du programme, un point était arrêté : j’avais vraiment
envie d’inclure une tarentelle endiablée, et si possible celle d’un compositeur italien.
Il existe déjà deux versions assez différentes de cette pièce aux thèmes si
intéressants : l’une pour piano seul, et l’autre pour orchestre. J’ignore laquelle des
deux fut écrite en premier, mais j’ai trouvé la version d’orchestre plus colorée, plus
débridée, plus extravertie que sa version pianistique, somme toute assez sage. J’ai
donc réécrit une version pianistique d’après le modèle orchestral.
Votre récital s’achève par deux pièces de Komitas, celui que l’on nomma
le « Bartók de l’Arménie ».
J’ai découvert Komitas par mon épouse, pianiste arménienne. Les deux danses
utilisent des modes différents : l’une emploie la seconde augmentée, une sorte
« d’épice harmonique » évoquant immédiatement l’Orient, tandis que l’autre
utilise le mode éolien (un mode mineur que l’absence de note sensible rend plus
nostalgiqueencore,malgré l’indication « Giocosoe con tenerezza »). L’écriturede ces
pièces est presque ascétique, et par ailleurs extrêmement précise dans sa notation.
Chaque note, presque, possède une indication de caractère, d’articulation ou de
nuance. Je trouve un caractère assez contemplatif à cette musique, certes des
danses, mais vues d’une certaine distance…