

8 REMINISCENCES,
UN MONDE EN SOI
Comment avez-vous choisi ces « madeleines » ?
C.T. :
Je me suis fait plaisir ! Les pièces de Fauré sont de purs bijoux que je joue
depuis des années et que je rêvais d’enregistrer. Quant au
Cygne
, sa célébrité m’a
tenue à l’écart de ce morceau pendant longtemps et puis ... le jour où Julien et moi
l’avons pour la première fois donné en concert, nous avons été bouleversés par sa
splendeur. Il a donc trouvé naturellement sa place dans nos « Réminiscences », tout
comme la
Sérénade
- extraite de la
Suite
opus 16 - aux harmonies « médiévales », hors
du temps.
Mais je n’oublie pas
L’Invitation au voyage
de Duparc, un chef-d’œuvre auquel nous
avons pensé, tout comme à la
Sonate
de Franck, dès lamise en route de notre projet.
Les mots ne sont certes pas présents lorsqu’on joue cette mélodie au violoncelle,
mais l’imprégnation de la poésie de Baudelaire est tellement forte que la musique
raconte par-delà les mots.
J.L. :
Chacune de ces pièces est un monde en soi. Il faut prêter attention à cela,
s’attacher à installer une atmosphère dès la première note ; il faut être deux pour
y parvenir et nous avons passé beaucoup de temps sur ces « petites » pièces. Mais
il faut aussi éviter de vouloir leur faire dire plus qu’elles ne sont censées exprimer.