

14 FRANZ LISZT
Et comment oublier Berlioz que Liszt découvre à 19 ans à Paris lors de la création de
la
Symphonie fantastique
, œuvre portée par le concept de la musique à programme
dont Liszt se souviendra dans ses poèmes symphoniques ?
Subjugué par le génie de Berlioz, il réglera en 1831 les frais d’édition de la version pour
piano qu’il tirera de la
Symphonie fantastique
. On entend un écho des hallucinations
d’une
Nuit de Sabbat
dans les rires grinçants du scherzo de la
Sonate
.
Et comment ne pas évoquer parmi les œuvres qui ont inspiré Liszt
l’opus 106 de Beethoven et la
Wanderer Fantasie
de Schubert ? La
construction très classique de cette dernière, en quatre mouvements,
et enchainés, développe un thème qui est bien plus qu’un thème : en
fait le personnage principal de l’œuvre, le Wanderer, sera présenté
tour à tour noblement, avec tristesse, puis dansant et au final
triomphant. Liszt construira sa
Sonate en si mineur
en une forme
cyclique identique.
La
Sonate
est une pensée et une émotion indissociables l’une de l’autre, la trajectoire
d’une vie vers la mort, ou un au-delà… Témoignant d’influences géniales, elle nous
renvoie à ce que chacun d’entre nous peut ressentir dans sa chair et dans son âme,
en proie au doute comme aux certitudes, éprouvé par les peines, illuminé par les
joies. Elle nous entraîne également sur les chemins de la quête de soi pour tendre à
une vérité plus universelle.
La
Sonate
c’est tout cela, des mondes différents et un monde à la fois, sans oublier
l’apparition de la Béatrice de Dante dans le sublimemouvement central.