

Zdenĕk Fibich n’a que 24 ans lorsqu’il compose cette partition. Il occupe alors
le poste de chef de chœur à Vilnius, en Lituanie. Ce premier essai dans un genre
particulièrement exigeant est une incontestable réussite.
Tout en se conformant aux stricts principes du genre, il expérimente diverses
combinaisons autour d’une danse tchèque, une sousedská. L’harmonisation du
premier mouvement (allegro grazioso) semble « flotter » de manière presque
indécise. Le lyrisme pudique du thème se développe avec naturel, rappelant son
talent de mélodiste, auteur de plusieurs centaines de chœurs et de lieder.
Le second mouvement (andante semplice) évolue dans un climat de berceuse.
L’allegretto qui suit s’ouvre sur une polka, plus aristocratique que paysanne, comme
accompagnée par les couleurs en imitation d’un
dudy
, une cornemuse tchèque.
Cette polka serait la première utilisation référencée de la danse dans l’histoire de la
musique de chambre tchèque.
Enfin, l’allegro conclusif nous rappelle que son auteur reçut une formation de chef
de chœur. Les quatre archets sont traités comme un ensemble vocal a cappella
interprétant avec virtuosité le choral du finale.
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QUATUOR TALICH