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11 FLORIAN NOACK Il ne la résout pas. Il négocie. Mais comme Faust négocie avec Méphisto, à peine perdue. On ne négocie pas avec le temps qui passe. C’est à la fois le miracle et le drame du musicien : il joue, on l’écoute et quand il a fini, sa musique a disparu, laissant quelques marques dans les esprits, dans les cœurs parfois. Un moment de musique a la fragilité du fugitif, transformant le musicien en funambule, glissant sur le fil de sa production éphémère. Le peintre a sa toile, l’écrivain sa feuille. Le musicien se pose sur le temps qui court. Alors on fait des disques. Florian Noack fait des disques, encore et encore, il fixe sa musique, il pose des jalons comme un Petit Poucet, pas tellement inquiet de ne pas retrouver son chemin, mais dans l’espoir que d’autres le trouvent. Quand Florian ouvre son agenda, qu’il y voit trois semaines de libre, ce n’est pas au piano qu’il se jette, c’est à sa table, le crayon dans la main, à écrire une nouvelle transcription. Il en aura fallu « des trois semaines » pour voir apparaître cet album qui ne s’embarrasse pas d’une idée monographique : voici un album de transcriptions à foison et tous azimuts.

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