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6 TRANSCRIPTIONS & PARAPHRASES J’ai découvert La Première Nuit de Walpurgis, une cantate pour solistes, chœur et orchestre de Felix Mendelssohn, lors de ma toute première année d’études à la Musikhochschule de Cologne. Le chant choral figurant parmi les cours obligatoires pour les nouveaux arrivants, je m’étais donc retrouvé dans le chœur. Inspirée par un poème de Goethe, dont le jeune Mendelssohn avait été l’hôte et l’ami, l’œuvre décrit les tentatives des druides pour pratiquer leurs rituels païens malgré l’opposition du christianisme montant. Dans ce texte mettant en scène une minorité opprimée, Mendelssohn, d’origine juive mais converti au protestantisme, trouve-t-il un écho à sa propre situation ? Ou bien fut-il attiré par la couleur fantastique, par l’atmosphère de ballade qui plane sur cette œuvre, et qui s’incarne en particulier dans un scherzo fantasque et diabolique ? Schéhérazade de Rimski-Korsakov est le chef-d’œuvre d’un magicien de l’orchestre qui n’a que très peu écrit pour le piano. La référence aux Mille et Une Nuits est multiple : l’évocation musicale d’un Orient imaginaire, le luxe d’une orchestration chatoyante, et une certaine correspondance structurelle avec le modèle littéraire (une série de « contes » entrecoupés par un récitatif dans lequel il est difficile de ne pas voir le charme persuasif de Schéhérazade). Je me suis efforcé, tout en condensant l’œuvre, d’en garder l’esprit, et d’évoquer par des moyens purement pianistiques cette luxuriance orchestrale qu’invoque Rimski-Korsakov.

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