

La musique de Schumann fait depuis
toujours partie de mon univers. Combien
de fois, enfant, me suis-je endormi en
entendant mon père jouer les
Etudes
symphoniques
ou le
Carnaval
…
Et que de souvenirs : Gieseking ou Kempff
interprétant les
Kreisleriana
; Arthur
Rubinstein m’auditionnant dans la
Fantaisie
op. 17…
Études symphoniques, Fantaisie, Kreisleriana, Concerto
: ces chefs-d’œuvre
m’accompagnent depuis de très longues années ; à chaque fois que je m’y
replonge, des détails, des beautés insoupçonnées m’apparaissent. Lire la musique
de Schumann est une chose, mais un long, très long travail est nécessaire pour
parvenir à rendre
physiquement
ce que le compositeur souhaitait. Il faut
vivre
la
rythmique, les syncopes schumaniennes : telle est la clef pour saisir la personnalité
de cet auteur. Comme les
sforzati
de Beethoven, les syncopes de Schumann nous
en disent énormément sur lui ; sur la perpétuelle agitation de son monde intérieur.