

J’imagine que le pédagogue que vous êtes depuis très longtemps a souvent
eu l’occasion de faire travailler la
Fantaisie
et la
Sonate en ut mineur
?
A.C.
: Je vais vous étonner : la
Fantaisie
, je l’ai travaillée avec un seul élève, au
Conservatoire, et la
Sonate
, je crois, jamais.
La Sonate en ut mineur
commande le respect ;
on ne doit pas jouer ça en vain, il faut une raison précise.
Vous avez opté pour des tempi relativement lents…
A.C.
: Oui, en faveur d’une clarté et d’une logique. Unemusique peut être agitée sans être
rapide. Pour moi les tempi, les liaisons, les signes agogiques sont aussi importants que
les notes. Jusqu’au prix de doigtés parfois très dangereux, je me préoccupe de respecter
tous les signes indiqués par l’auteur.
Le fait de vous immerger totalement dans ces deux ouvrages de Mozart, de
les scruter en prévision de l’enregistrement vous a-t-il amené à découvrir
certains détails ?
A.C.
: Il y a en effet des liaisons, des détails auxquels je n’avais pas fait attention avant ;
et si je vivais trois cents ans, je découvrirais encore des choses. C’est notre tourment et,
en même temps, notre consolation, car c’est sans limite. Si la mort ne nous arrêtait pas
un jour, si l’on avait le temps, on pourrait éternellement continuer à découvrir. On n’en
finit jamais avec la musique…
MOZART_KV475, KV457, KV332 / CLEMENTI_SONATE OP.34 N°2 9