

12 13 VALSES
Il reste que la musique française domine largement votre programme
avec huit compositeurs. Outre Pierné et Fauré, on y trouve Chabrier,
Satie, Séverac, Massenet, Debussy et Tailleferre.
A.C.
: La musique française, c’est ma drogue. Prenez
La plus que lente
de Debussy ;
ce morceau ne vieillit pas. Et c’est là encore un souvenir pour moi. Je me rappelle
de Marguerite Long jouant cette pièce à ma demande un jour où je lui avais rendu
visite. J’étais d’autant plus touché que je savais qu’elle avait connu Debussy, qu’elle
avait échangé avec lui.
La plus que lente
donne la mesure, non seulement de son
écriture merveilleuse, mais aussi de sa sensibilité ; c’est une valse mélancolique et
ô combien sensuelle.
On ne résiste pas plus au charme du
Feuillet d’album
de Chabrier, une page d’une
simplicité et d’une économie de moyens extraordinaires, avec une mélodie
irrésistible. Le charme : ce mot convient aussi pour la
Valse très lente
de Massenet ;
un charme sans doute plus populaire que celui de
La plus que lente
de Debussy mais
tout aussi présent et ce dans une musique merveilleusement bien écrite pour
l’instrument, comme c’est le cas de toute la production pianistique de Massenet.
Celui-ci avait d’ailleurs montré son
Concerto
à Liszt, qui l’avait beaucoup aimé.
Quant à la
Valse romantique
de Séverac, je ne pouvais évidemment omettre ce
compositeur. Déodat de Séverac, musicien du Lauraguais, représente pour moi la
France profonde ; il m’émeut.