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6 LISZT • INSPIRATIONS Quel regard portez-vous, plus précisément, sur l’orgue de Liszt ? Ce qui me frappe avant tout dans l’œuvre pour orgue de Liszt, c’est l’imaginaire du compositeur qui choisit des sources aussi différentes qu’une cantate de Bach, un thème d’opéra en vogue ou les quatre lettres d’un nom… Ce passage d’un univers à l’autre s’exerce dans les deux sens : ainsi, les Légendes dont est extrait Saint François d’Assise : La prédication aux oiseaux , pièce d’essence sacrée, ont été composées d’abord au piano, instrument profane par excellence. Dans les trois œuvres majeures pour orgue, l’approche de l’instrument est profondément novatrice tout en demeurant très pianistique. Tous les organistes jouaient alors du piano. Pour autant, les « portes » qui ont été ouvertes vers d’autres univers sonores n’ont pas été immédiatement franchies par des personnalités comme Charles Widor et César Franck. En effet, il a fallu attendre Marcel Dupré pour que fusionnent les techniques de l’orgue et du piano selon l’influence de Liszt. De fait, j’ai choisi les versions de Jean Guillou pour la Fantaisie et Fugue sur le nom de B.A.C.H. et Marcel Dupré pour les Variations sur « Weinen, Klagen, Sorgen, Zagen » . Elles offrent une approche différente des œuvres originales car elles associent des éléments des versions pianistiques réalisées ultérieurement par Liszt.
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