LDV95
12 LISZT • INSPIRATIONS Jeux de couleurs à nouveau dans Saint François d’Assise : La prédication aux oiseaux que Saint-Saëns transcrivit pour orgue… La partition originale, l’une des deux Légendes , date de 1863 et Liszt aurait été inspiré par les milliers de moineaux envahissant le Monte Mario à Rome. Le piano présente à la fois le décor et l’histoire, la nature et l’immatériel, le portrait et le verbe. Qu’en est-il de la version pour orgue ? Ici aussi, on est totalement immergé dans ce contexte onirique, grâce à l’allégorie offerte par les couleurs sonores de l’instrument à tuyaux. Saint-Saëns qui fut, entre autres, organiste titulaire de l’église de La Madeleine à Paris, connaissait admirablement les possibilités de l’orgue. Au début de l’œuvre, pour palier à la contrainte des notes manquantes sur les claviers de l’époque, il transpose le texte une octave plus bas tout en proposant une registration qui rétablit la tessiture requise ; c’est très habile. Ailleurs, les grands arpèges au piano, qui évoquent la figure de saint François d’Assise, deviennent des accords pleins et massifs à l’orgue. Je me suis beaucoup amusé à agrémenter les indications de Saint- Saëns, pour retrouver avec la plus grande fantaisie, le pépiement des oiseaux et tous les ornements de cette musique. Me suis-je référé, pour ces registrations, consciemment ou inconsciemment, aux couleurs utilisées par Olivier Messiaen dans ses chants d’oiseaux ? C’est fort probable…
RkJQdWJsaXNoZXIy OTAwOTQx