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8 BRAHMS ∙ CONCERTO POUR PIANO ET ORCHESTRE EN RÉ MINEUR OP.15 Vient le sublime Adagio , incontestablement l’une des plus belles pages de Brahms. Benedictus qui venit in nomine Domini (Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur) extrait de l’ordinaire de la messe, écrit le compositeur mystérieusement en exergue. Peut-être pense-t-il à lui-même, apparu au couple Schumann quelques années auparavant tel un ange divin… Les cordes en sourdine font entendre un choral qui pourrait venir de Bach et qui paraît descendre du ciel ou couler comme le Rhin, fleuve « mystique » portant l’âme de Schumann… Après la fureur du Maestoso , la paix et la quiétude se font jour à travers cette émouvante déploration, qui enfle comme un grand chœur. On a l’impression d’écouter certains mouvements du Requiem allemand , entre larmes et lumière, deuil et consolation, l’émotion provenant également de l’oscillation majeure-mineure qui sublime la douleur. Bientôt le piano, de plus en plus seul, porte la pièce vers un sommet aussi poignant que les plus belles réussites de Beethoven… Le choral devient une marche de gloire triomphante qui unit les deux génies dans le ciel de la musique.
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