LDV94
GEOFFROY COUTEAU ∙ ORCHESTRE NATIONAL DE METZ 5 Si l’on en croit Joachim, sous l’impression du choc causé par la tentative de suicide de Schumann de février 1854, Brahms conçoit dès l’été suivant une sonate pour deux pianos, déjà en Ré mineur ; puis il en orchestre le premier mouvement. Ses amis proches, Clara Schumann, Joseph Joachim et le compositeur Julius Grimm, lui conseillent alors de transformer sa sonate en concerto. Hanté par le drame de Schumann, Brahms nourrit un projet de marche funèbre finale dont les esquisses serviront de matière au deuxième tableau du Requiem allemand . En 1855, il écrit à Clara Schumann : « Si vous saviez ce que j’ai rêvé cette nuit. J’avais utilisé ma malheureuse symphonie pour en faire un concerto pour piano que je jouais ». L’œuvre est en route ; mais ce n’est qu’après la mort de Schumann, le 29 juillet 1856, que Brahms se remet au travail, la transformant en un hommage à son ami. Il écrit à Clara : « je consacre ces journées à peindre un tendre portrait de toi qui doit tenir lieu d’adagio ». En fait ce tendre portrait, qui constituera la matière du deuxième mouvement, ressemblera davantage à une déploration adressée à Robert…
RkJQdWJsaXNoZXIy OTAwOTQx