LDV87

12 THIS IS AMERICA! Pensez-vous que l’on interprète aujourd’hui différemment ces compositeurs qu’il y a dix ou vingt ans ? Vanessa Wagner — On les joue déjà un peu plus, notamment Glass, qui, bien que décrié par certains, est extrêmement populaire car ses œuvres pour piano solo sont plutôt accessibles. À mes débuts, il y avait d’un côté les pianistes qui jouaient le répertoire classique et de l’autre ceux qui osaient le contemporain. La nouvelle génération va contre ces cloisonnements, c’est à mon sens une évolution très positive. À titre personnel, je tenais à me réengager en faveur de ce répertoire américain parfois peu considéré. Par ailleurs, nos interprétations de ces auteurs se nourrissent aussi du grand répertoire classique que nous jouons, Wilhem et moi, depuis vingt-cinq ans. Wilhem Latchoumia — Quand la musique rentre dans le répertoire des pianistes, la pièce évolue forcément. Je pense que c’est aussi pour cela que nous réalisons des disques. Nous apportons chacun notre pierre à l’édifice, avec nos visions et notre bagage, c’est tout l’intérêt de continuer à enregistrer ! Vanessa Wagner — Ce répertoire a parfois souffert de codes qui mettaient de côté texture sonore, souplesse du phrasé, différenciation des nuances. Par exemple, la pièce d’Adams peut être jouée dans un registre très dur, uniquement rythmique, alors qu’elle regorge de couleurs, de nuances qui ne demandent qu’à ressortir avec sensualité et poésie.

RkJQdWJsaXNoZXIy OTAwOTQx