LDV85

8 SCHUBERT ∙ ROSAMUNDE, LA JEUNE FILLE ET LA MORT Après le troisième mouvement, un Scherzo quelque peu méphistophélique, dont le Trio apporte un air frais bienvenu, le Presto conclusif fait l’effet d’une cavalcade fantasmagorique. C’est une tarentelle macabre, dont la tonalité de Ré mineur – celle de Don Giovanni ou du Requiem de Mozart – personnifie le destin, un destin fatal. Ce mouvement est un des plus difficiles à interpréter d’un point de vue formel. Il s’agit d’arriver à lier ses différents épisodes pour en faire un seul monument. Le Quatuor « Rosamunde » est tout à fait autre chose. Au-delà de la douceur, de la sensualité de cette musique, c’est son ambigüité fondamentale, ses interstices qui frappent. Le climat est cette fois-ci plus automnal qu’hivernal. Il sourd du premier mouvement une mélancolie diffuse. Il est même assez dépressif. L’inquiétude est renforcée par l’utilisation de points d’orgue, de silences, qui sont comme des suspensions dans le discours, alors que dans « La Jeune Fille » la musique suit toujours son cours. L’ambivalence est présente dans ces contrastes majeur/mineur que Schubert affectionne particulièrement. Le développement du premier mouvement est assez violent, avec, précédant la réexposition, des moments de tension extrême.

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