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THÉO FOUCHENNERET 11 On a besoin des autres. Il faut vivre cette musique à plusieurs… Prenez l’exemple du sforzando , cet accent intraduisible en mots, si l’on n’a pas entendu ce que ça donnait sur un instrument à cordes, impossible de comprendre véritablement de quoi il s’agit. Chacun a son propre parcours avec Beethoven. Quand vous échangez là-dessus, c’est extrêmement nourrissant et enrichissant Quelles sont vos références ou vos maîtres ? J’ai été très marqué parWilhelm Kempff. Il existe d’ailleurs une vidéo extraordinaire de lui (visible sur youtube) où il parle de la « Hammerklavier » avant de la jouer. Edifiant. J’aime beaucoup le travail de Jean-Frédéric Neuburger dans Beethoven. Les lectures d’András Schiffm’ont fasciné également. Evidemment, tout dépend du répertoire. Le perfectionnisme de Michelangeli me bouleverse, ce désir de pousser au bout d’une idée, de tout faire pour la mettre en œuvre. Il n’a pas touché à tout mais tout ce qu’il a fait a été fait au mieux. Richter, à l’opposé, a touché à tout. Posséder un tel répertoire est tout simplement extraordinaire. Jusqu’à très âgé, cet interprète a été dans l’ouverture et la découverte. Il est pour moi un exemple de vie et d’éthique professionnelle. Écoutez-vous de la musique ? Laquelle, lesquelles et comment ? Oui, j’adore écouter de la musique et en découvrir encore aujourd’hui. Je n’écoute pas forcément ceque je joue et j’aime les perles cachées. J’aime écouter les nouveaux albums des amis et des collègues. Le disque, même sous sa forme dématérialisée, est un objet qui reste incroyable, qui permet d’arriver à quelque chose de très abouti. Le disque continue à vivre.

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