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DAVID GRIMAL 11 La Cinquième Sonate, dédiée à Mathieu Crickboom, son étudiant belge préféré, évoque le symbolisme et l’impressionnisme. Le premier mouvement, L’Aurore , est une des plus belles pièces du cycle. Enfin, la dernière, dédiée à l’Espagnol Manuel Quiroga, construite sur des rythmes ibériques, est la plus virtuose de toutes. C’est un véritable feu d’artifice de tout ce qu’il est possible d’exécuter comme pirouettes sur un violon. Pour l’anecdote : il m’est arrivé de la jouer un soir en rappel sans savoir que je me trouvais à cet instant même dans la ville où Quiroga était né, en Galice. Au-delà de la galerie de portraits, on peut aussi sentir la cohésion du cycle lorsqu’on les joue en concert. Pour moi on pourrait le découper en deux grandes sonates à l’intérieur des six : 1, 2, 3 puis 4, 5, 6. La Première évoque comme je le disais la Première Sonate de Bach, la quatrième la Première Partita. Les Sonates 2 et 5 peuvent être envisagées comme des mouvements centraux dans lesquels Ysaÿe s’échappe de l’ombre du Cantor de Leipzig. Les Sonates 3 et 6, chacune en un seul mouvement seraient les finals brillants de ces deux grandes parties. Dans chacune de ces deux dernières, Ysaÿe se libère des révérences historiques et s’envole.
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