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8 OFFENBACH Comment est né le projet de cet enregistrement ? Xavier Phillips : J’avais envie de graver ou en tout cas de jouer les duos d’Offenbach et, pour interpréter cette musique, il faut vraiment trouver LE ou LA partenaire. Ce sont depages très spirituelles, trèshumoristiques et d’unediabolique difficulté, mais il s’agit d’une façon d’aborder la difficulté à deux dans une très grande complicité. J’ai voulu tenter l’aventure avec Anne car je l’admire beaucoup, depuis toujours. Nous nous sommes souvent croisés, mais nous n’avions jamais eu l’occasion de nous connaître, de nouer des relations telles que celles qui se sont tissées grâce à ce disque. C’était un pari ; reste que les affinités étaient bien là. François-Frédéric Guy, pianiste avec lequel je joue régulièrement, tout comme Anne, m’a souvent dit qu’elle et moi nous nous ressemblons beaucoup, que nous avons le même genre de sonorité – et l’idée a fait son chemin ... Et puis, je n’oublie pas que nous nous sommes connus dans un contexte plus pugilistique : celui du Concours Rostropovitch (en 1989 à Paris), où nous étions tous deux candidats – et concurrents ! On retrouve ce côté « pugilat » dans les duos d’Offenbach, mais de manière beaucoup plus ouverte, plus heureuse, plus humoristique. Reste qu’il faut avoir une pleine confiance en son partenaire – nous nous en sommes aperçus en gravant ces pièces, quel que soit leur degré de difficulté. Anne Gastinel : Le respect est mutuel entre nous depuis bientôt trois décennies. Nous nous sommes suivis de loin, nous n’avons eu que quelques rares occasions de jouer ensemble, mais il nous a paru évident à l’un et l’autre que cela fonctionnerait. Avons-nous la même sonorité ? Je ne le crois pas – je m’en suis pleinement rendu compte au moment de l’installation des micros – mais nous avons indéniablement la même envie de partage, un commune forme d’honnêteté dans la démarche musicale, quellequ’elle soit.Nous avons au fondunpeu lemêmegenred’esthétique,
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