LDV71
XAVIER PHILLIPS & ANNE GASTINEL 11 Anne Gastinel : C’est en tout cas magnifiquement écrit et ça met le violoncelle pleinement envaleur, à la foisdans sadimensionmélodiqueet dans sespossibilités virtuoses. Nous sommes tous deux convaincus que la grande difficulté de ces duos ne tient pas seulement aux « cabrioles » que l’on a l’un et l’autre à faire, mais aussi à l’accompagnement du partenaire effectuant ces cabrioles. Il y a un incessant passage entre les moments de prouesses techniques et ceux pendant lesquels on accompagne ; cette alternance constitue àmon sens la chose la plus compliquée. On se rend très vite compte qu’il est parfois plus difficile d’accompagner l’autre que d’être sur le devant. Xavier Phillips : Il faut être dans le partage, et c’est sans doute là qu’Offenbach se montre novateur. On n’a pas affaire à un schéma classique soliste / accompagnateur mais à un incessant « À toi, à moi ». Comme l’a très justement dit Anne, c’est très difficile d’accompagner ; il ne s’agit pas seulement d’être discret – c’est la moindre des choses –, mais aussi de savoir distiller avec adresse une prise de parole « modérée », de trouver le petit détail qui va donner le peps, le rythme au partenaire et lui permettre d’avancer. C’est ce qui rend ces duos très attrayants : celui qui accompagne donne de la vivacité, du punch, et s’ «amuse » tout autant que celui qui est occupé à de diaboliques difficultés.
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