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6 BACH TO THE FUTURE En quoi l’œuvre de Bach se prête-t-il, comme nul autre, à ce questionnement ? L’œuvre de Bach a ceci de particulier que sa nature est d’ordre transcendantal, au point qu’il s’adapte – jusque dans certaines limites – aux instruments les plus divers. Je veux dire qu’il se situe « hors-temps » et j’oserais même affirmer qu’il n’est pas de ce monde… Cette idée de renaissance permanente s’impose à l’interprète, qui adapte son jeu à l’acoustique – à Notre-Dame, le temps de réverbération est de 7 secondes –, et à l’instrument dont il dispose. Il est évident que certaines pièces de Bach dont la polyphonie est particulièrement développée sont moins adaptées au lieu et à l’instrument. Contrairement à ce que l’on pense, l’organiste est avant tout un musicien chambriste. En effet, chaque orgue, à l’instar d’un partenaire de musique de chambre qui seraitmuet, nous impose un étrange dialogue : « avecmoi, telle chose est possible, telle autre ne l’est pas… Essaie, trouve autre chose. ». La première règle à connaître pour jouer de l’orgue est d’être à l’écoute de l’instrument, qu’il s’agisse de ce Cavaillé-Coll ou de tout autre instrument comme, dans le cas de Bach en Allemagne du Nord, en Saxe, en Hollande…

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