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8 BRAHMS | SONATES POUR CLARINETTE ET PIANO ∙ TRIO POUR COR L’amour de Johannes Brahms pour le cor vient de son père Johann Jakob qui l’initie à l’instrument. Il le suivra au long de sa vie, et au long de ses œuvres ; Brahms donnera au cor des rôles majeurs à de nombreuses reprises, ainsi dans les deux Sérénades op.11 et op.16, qui traduisent le lien avec le XVIIIe siècle, Haendel et ses musiques de plein air que Brahms appréciait tant et dont l’esprit souffle dans le Trio avec cor ; on le trouve aussi dans les merveilleux Quatre chants pour chœur de femmes avec deux cors et harpe op.17 et ses symphonies (pensons à l’admirable solo de cor, qui se noie dans la tendre coda de l’Allegro non troppo de sa Symphonie n° 2) jusqu’au Double Concerto pour violon et violoncelle op.102, sans oublier la célèbre introduction du Concerto pour piano et orchestre n° 2 op.83. Alors que le cor progresse d’un coup au XIXe siècle, par l’adjonction de ses pistons, Brahms compose en 1864-1865, en pleine force créatrice, son Trio en mi bémol majeur op.40. Il le conçoit pour le cor naturel, dénommé justement Waldhorn (« cor de chasse »), sa couleur si remarquable et son lyrisme pur. Ce choix dit beaucoup de Brahms, de que ce qu’il ressent et veut représenter par cet élément « acoustique » évocateur, les grands espaces silencieux mais habités de la ForêtNoire, ses clairs-obscurs et son insondable poésie.

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