LDV68

GEOFFROY COUTEAU, NICOLAS BALDEYROU ∙ AMAURY COEYTAUX, ANTOINE DREYFUSS 11 L’Adagio mesto expose une sublime méditation, dans le ton très sombre de Mi bémol mineur, portée par les accords du piano, comme un choral, avant que n’intervienne le chant du violon, mêlé au cor, dans une plainte douloureuse. On se souvient de la pureté et le ton de légende des quatre Ballades pour piano op.10. Suit un passage de notes à nu du cor, reprises par le violon puis le piano qui dialogue avec eux dans une ambiance totalement suspendue. Un crescendo, un peu sinistre, mène au retour des accords initiaux. La déploration reprend ses droits. Dans cette atmosphère de désolation d’outre-tombe surgit le rappel lointain et mystérieux du premier thème du trio. L’atmosphère de légende est à son comble. Le mouvement se clôt par un instant d’effusion désespérée avant que tout ne sombre finalement dans l’abîme. Le final, Allegro con brio, tranche par sa joie franche et directe, comme une libération. Il s’agit là d’une véritable « chasse » menée brillamment par le violon et le cor sur les contretemps du piano, avec un entrain interrompu. Une chevauchée tournoyante, avec ses appels et son air de fanfare débridée, qui termine dans l’exubérance ce chef-d’œuvre si original, encore trop négligé.

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