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AMAURY COEYTAUX, GEOFFROY COUTEAU 9 L’ Adagio sublime qui suit est dédié en esprit à la mémoire de Felix Schumann, décédé en 1879 ; Brahms en joint les premières mesures à la lettre qu’il écrit à l’occasion de sa mort à Clara Schumann. Introduit par le piano, c’est presque un choral, une plainte digne et émue d’une douce et poignante plénitude. Le violon lui répond, très recueilli, reprenant le thème. Une marche survient, grave mais héroïque ; l’hymne revient, avec davantage d’effusion encore ; suit la coda d’une émotion extraordinaire, suspendue sur le rythme de marche comme un cortège s’éloignant peu à peu… avant un dernier sursaut, qui clôt la page. Mouvant, parfois un peu fiévreux, l’ Allegro molto moderato final reprend l’esprit initial et très lyrique de l’œuvre, dans ce caractère d’intimité souriante à peine ombragée ; s’exprime une sorte de joie mélancolique typique de Brahms, que rien ne trouble vraiment ; alors que repasse furtivement le motif de l’ Adagio , assurant ainsi, avec celui du Regenlied , l’unité de cette œuvre si tendrement sensuelle.

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