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6 BRAHMS • SONATES POUR VIOLON ET PIANO On retrouve ces qualités dans le Scherzo en Ut mineur daté de 1853, alors que Brahms est âgé d’à peine vingt ans ; extrait de la Sonate dénommée F-A-E , il semble sorti droit de l’univers des Ballades op.10 et des trois sonates pour piano. L’œuvre, conçue par Schumann, composée à six mains par Albert Dietrich, Brahms et lui-même, est un cadeau sous forme d’hommage destiné à célébrer l’amitié qui les unit à Joachim ; sorte d’union en esprit, symbolisée par la devise de Joachim : Frei aber einsam (libre mais seul). D’où l’idée de Schumann d’utiliser les trois notes F, A, E (fa, la, mi), illustrant cette devise. Les deux premiers mouvements sont confiés à Dietrich et Schumann, ce dernier se chargeant également du final et réservant le Scherzo à Brahms, qu’il vient juste de rencontrer et de célébrer dans un texte célèbre. Un premier thème fantasque et inquiet, très rythmique, sorte d’appel sauvage, s’enchaîne à une phrase nettement plus détendue. La partie centrale est totalement schumannienne dans la forme de sa mélodie comme dans sa plénitude lyrique presque béate… reflet peut-être inconscient de l’affection qui déjà unit les deux génies…

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