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AMAURY COEYTAUX, GEOFFROY COUTEAU 11 L’ Andante tranquillo s’affirme comme une romance ou chanson populaire, d’un ton simple, laissant la place à un intermède joyeux ( Vivace ) avant de revenir pour un second couplet plus poétique encore, qui atteint à un admirable pic expressif. Le motif prend alors une coloration tzigane (pizzicati du violon) ; c’est elle qui l’emportera pour finir dans l’allégresse. L’ Allegretto grazioso (quasi Andante) final débute sur un ton plus automnal, bientôt furtivement rhapsodique. Essentiellement portée par le violon, générant trois épisodes sereins comme une fin d’après-midi d’été, la mélodie reprend avec chaleur celui du lied printanier Meine Liebe ist grün , sur un poème de Felix Schumann, que Brahms avait offert à Clara à Noël 1873. « Aucune œuvre de Johannes ne m’a ravie aussi complètement », écrivit Clara au sujet de cette œuvre ; j’en ai été heureuse comme je ne l’aurai été depuis bien longtemps. » Les deux premières sonates nous parlent ainsi, à travers une constante célébration du chant, de la tendre relation de Brahms à Clara Schumann.

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