LDV64.5

8 BRAHMS_TRIOS OP.8, 87, 101 & 114 Face à la subjectivité sans doute la plus exacerbée du romantisme, celle de Schumann, qu’il fréquenta de près, Brahms nous paraît incarner une sorte de romantisme objectif semblant juguler, grâce aux solides remparts de la forme , les flots de musique qui l’envahissent — au risque sinon de le recouvrir… Même dans ses Ballades pour piano op.10 si intenses, d’une force évocatrice si puissante, Brahms utilise la forme traditionnelle A-B-A, le miracle étant d’arriver à lever un tel monde expressif dans un cadre aussi modeste. La forme enveloppe et rassure, et l’art entier de Brahms se situe dans ce double mouvement inconscient — où se cachent à travers toutes ses pages tant de berceuses , conscientes ou pas… (« Votre âme est une enfant que je voudrais bercer », écrira Apollinaire…) Ce qui fait aussi sa douceur et sa tendresse généreuse, qualités qu’il nous offre en abondance dans sa musique.

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