LDV500-5

La solitude de l’organiste ne vous-a-t-elle jamais pesé ? Absolument pas. Je m’en accommodais parfaitement. Il y a certains lieux privilégiés : je pense notamment à la Cathédrale de Strasbourg, où l’orgue est placé très haut et où l’organiste apprécie cette solitude. Mais, bien que très loin de l’auditoire, on sent parfaitement quand celui-ci est attentif ou non. C’est flagrant dans le cas de publics « trompette et orgue », où les pièces d’orgue seul sont là pour reposer le trompettiste : le public est nettement moins attentif alors, et ça ce sent. Vous avez enregistré votre intégrale Bach sur une très longue période de temps, et sur six orgues différents. Le lieu semble important… Pour Bach, oui. Et sans le faire exprès, j’ai tout enregistré sur des orgues construits par des allemands. C’est curieux, n’est-ce pas ? Comment avez-vous fait ? Avez-vous procédé à un grand travail de repérages ? Non, c’était des instruments que je connaissais déjà. Le point culminant étant Weingarten – l’orgue sur lequel j’ai enregistré la Passacaille -, qui, en soi, est un instrument exceptionnel. Tout organiste rêve de jouer cet instrument mythique. Il est conçu sur le chiffre 6, le chiffre de la bête dans l’Apocalypse : six fenêtres, soixante-six jeux, six mille six cent soixante-six tuyaux : imaginez l’effet produit ! Le résultat sonore : c’est quelque chose d’extraordinaire ! À côté de cet instrument hors norme, mon orgue fétiche reste pourtant l’orgue de Saint-Cyprien, dans le Périgord. 6 BACH ∙ L’ŒUVRE POUR ORGUE

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