Quand je suis arrivé à l’Ecole César Franck, on m’a envoyé tout de suite chez le directeur, Monsieur Guy de Lioncourt, qui m’a écouté jouer et m’a dit : « Ça n’est pas mal, mais pas très orthodoxe, je vais vous mettre dans le degré intermédiaire. » Là, même scénario : le professeur m’écoute et me demande : « Ça n’est pas possible, d’où venez-vous et avec qui avez-vous travaillé ? » - « Ben, tout seul… » - « Ah, eh bien, ça s’entend ! Vous allez redescendre au degré débutant ! ». Je suis donc descendu en débutant, mais je n’ai pas perdu au change car je suis tombé sur un professeur extraordinaire, terriblement doué, qui s’appelait Geneviève de la Salle : c’était exactement ce qu’il me fallait. Elle m’a donné une base technique que je n’aurais certainement pas eue avec l’autre enseignant et je lui en suis très reconnaissant. Quand vous dites que vous n’avez pas appris le solfège : vous aviez tout de même étudié l’écriture ? Non, très peu. À l’Ecole César Franck, j’en avais fait pendant un an : j’étais allé jusqu’aux septièmes de dominante… Plus tard, j’ai été à nouveau obligé de travailler sérieusement la question quand je me suis présenté pour l’examen de professeur d’orgue et et d'écriture au Conservatoire d’Angers. Durant plusieurs mois, j’ai fait de l’harmonie à m’en casser la tête. Le plus difficile étant d’écrire sans le secours du clavier. Quand on pense à des gens comme Bach qui, sans le secours du clavier, étaient sûrs à cent pour cent de ce qu’ils écrivaient, on se sent bien peu de chose… 5 ANDRÉ ISOIR
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